Le deuxième principe, l'approche multi-impact, consiste à quantifier tous les impacts environnementaux potentiels pertinents causés par un objet d'étude. Aujourd'hui, l'accent est mis sur les impacts climatiques, qui constituent un problème environnemental urgent à résoudre. Cependant, il existe également d'autres impacts environnementaux qui peuvent être quantifiés avec la méthode ACV, tels que l'empreinte hydrique ou le potentiel d'eutrophisation (c'est-à-dire la surfertilisation des systèmes aquatiques ou terrestres).

Outre le changement climatique, l'eutrophisation, la perte de biodiversité ou la transformation des sols sont des sujets environnementaux urgents à traiter, car nous dépassons déjà ces limites à l'échelle mondiale, ce qui augmente le "risque de changements environnementaux abrupts ou irréversibles à grande échelle" (SRI, 2022). Cela permet d'aborder les transferts de charge potentiels qui peuvent facilement être supervisés lorsqu'on se concentre uniquement sur l'empreinte carbone, par exemple.

Chez Skretting, nous reconnaissons ces frontières planétaires. L'empreinte carbone est le sujet principal, et politiquement le plus urgent pour les années à venir, et c'est pourquoi nous nous concentrons également sur cette catégorie d'impact. Néanmoins, nous essayons de prendre en compte d'autres impacts environnementaux lorsque nous réfléchissons à des stratégies de réduction du carbone. La mise en œuvre de mesures basées sur l'analyse du cycle de vie dans nos systèmes nous aide dans cette démarche d'apprentissage.

En outre, nous avons également intégré les données relatives à l'empreinte dans nos systèmes de formulation, ce qui nous permet de

1. Calculer automatiquement l'empreinte des aliments.
2. Comprendre comment les différents choix de formulation ont un impact sur cette empreinte au niveau du produit.
3. Formuler activement des produits à faible empreinte et déterminer l'impact résultant sur la composition des ingrédients et le prix.

Globalement, cette solution nous aide énormément à éco-concevoir nos aliments à l'avenir.

Les principaux défis auxquels nous sommes actuellement confrontés et que nous allons relever tout au long de l'année 2022 et à l'avenir sont les suivants : les informations sur les pays d'approvisionnement ne sont actuellement pas automatiquement suivies dans notre système d'approvisionnement.
En particulier pour les ingrédients végétaux, les empreintes peuvent être sensiblement différentes selon les régions d'où ils proviennent. Par conséquent, la mise en œuvre de ces informations dans les systèmes d'approvisionnement augmentera considérablement la précision du tableau de bord de l'empreinte, car elle nous permettra de calculer des paramètres d'ACV spécifiques à un pays ou à une région, que nous avons déjà pour de nombreux ingrédients dans notre base de données interne. Un autre défi est la dépendance à l'égard de données principalement secondaires, car les données primaires de qualité assurée provenant des producteurs sont encore rares (voir la section suivante sur la façon dont nous prévoyons de résoudre ce problème).

Cela montre que les valeurs exactes de l'empreinte peuvent être limitées par la disponibilité et la qualité des données (ACV) d'une part, mais aussi par la transparence et les informations de la chaîne d'approvisionnement d'autre part. La mise en œuvre de l'ACV nous a déjà permis d'améliorer ces deux aspects.